Session 2017 du FPHN- Accélérer le rythme de la mise en œuvre de l’Agenda 2030

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Bulletin d’Août 2017

La session 2017 du Forum Politique de Haut Niveau (FPHN) s’est achevée le 19 juillet dernier avec une déclaration ministérielle demandant l’accélération du rythme de mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable afin de sortir des millions de personnes de la pauvreté.

La session s’est tenue, comme annoncé dans l’édition de juillet du bulletin, du 10 au 19 juillet, au siège des Nations Unies à New York sous l’égide du Conseil Économique et Social (ECOSOC) des Nations Unies.

Le tableau ci-dessous [1] donne les chiffres clés de cette session. Près de 2500 parties prenantes représentées. Les quelques 147 évènements parallèles (side events) et 167 conférenciers mobilisés pour introduire les débats généraux trahissent l’intensité des échanges permis par la session.

Source : Sustainable Development Knowledge Platform

 

Le segment de haut niveau a vu la participation de 77 ministres, secrétaires d’état ou vice-ministres.

C’est au cours des 13 séances de travail de ce segment que 43 pays ont présenté leurs Évaluations Nationales Volontaires (ENV). Ils étaient 7 d’Afrique, 11 d’Amérique Latine, 13 d’Asie Pacifique et 12 d’Europe.

 

 

 

 

Source : Sustainable Development Knowledge Platform

La session 2017 est la 5ème depuis la mise en place du Forum recommandé par le Sommet Rio+20 en remplacement de la Commission des Nations Unies sur le Développement durable mise en place par la Conférence de la Terre de 1992 (RIO+20) pour assurer le suivi de la mise en œuvre de l’Agenda 21. Elle est la 2e depuis l’adoption des ODD et de l’Agenda 2030.

Source : Sustainable Development Knowledge Platform

Les thèmes et les ODD à examiner en profondeur pour les sessions 2018 et 2019 du FPHN sont déjà connus comme on peut le noter sur le graphique.

Rappelons que pour la session 2017, le thème central était «Éradiquer la pauvreté et promouvoir la prospérité dans un monde en mutation» et que les six objectifs de développement durable (ODD) examinés en profondeur étaient : l’ODD 1 (pas de pauvreté); l’ODD 2 (zéro faim); l’ODD 3 (bonne santé et bien-être); l’ODD 5 (égalité des sexes); l’ODD 9 (l’industrie, l’innovation et l’infrastructure); et l’ODD 14 (la vie sous l’eau). Des examens thématiques ont également eu lieu sur deux questions liées à l’ODD 17 (partenariats au service des objectifs). Il s’agit des thèmes « Investir dans et financer les ODD » et « Avancement de la science, de la technologie et de l’innovation (STI) pour les ODD ». Plusieurs séances de travail ont en outre été consacrés au renforcement des interconnexions pour la mise en œuvre efficace des ODD, à l’interface science-politique et aux thèmes émergents. Le N° 36, volume 33 du Bulletin des Négociations de la Terre [2] résume les discussions et présente les résultats du Forum.

Le Forum s’est conclu par l’adoption d’une Déclaration ministérielle [3] centrée sur les deux thèmes suivants : «Éradiquer la pauvreté et promouvoir la prospérité dans un monde en mutation», thème central du Forum, et «Éliminer la pauvreté dans toutes ses formes et dimensions par la promotion du développement durable, l’élargissement des opportunités et la prise en compte des défis connexes ».

Réaffirmant leur volonté de mettre effectivement en œuvre le Programme de Développement Durable à l’horizon 2030 dans le monde entier sans faire de laissés-pour-compte, les ministres ont, en trente points, formulé plusieurs recommandations concernant l’ensemble des 17 ODD, en tirant notamment avantage du rapport du Secrétaire Général sur les progrès accomplis vers la réalisation des ODD, et des analyses faites au cours de la session sur les différents thèmes traités.

Ils sont particulièrement préoccupés par le fait que :

  • 1,6 milliard de personnes sont encore en situation de pauvreté multidimensionnelle,
  • dans le cadre de la trajectoire de croissance actuelle, près de 35 % de la population des pays les moins avancés seraient encore en situation de pauvreté extrême à l’horizon 2030,
  • l’inégalité entre les sexes perdure partout dans le monde, privant les femmes et les filles de leurs droits fondamentaux et des possibilités qui devraient leur être ouvertes,
  • plus de 1,1 milliard de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité, 663 millions n’ont pas accès à l’eau salubre, 2,4 milliards ne disposent pas de moyens d’assainissement adéquats et plus de la moitié de la population mondiale demeure exclue de la communication en ligne.

Voilà pourquoi ils demandent l’accélération du rythme de mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour i) mettre en place rapidement les infrastructures permettant l’accès du plus grand nombre aux services essentiels, ii) traquer l’inégalité sous toutes ses formes, et iii) sortir de la pauvreté des millions de gens frappés dans leur dignité par ce fléau aux dimensions multiples. Pour ce fléau, les cibles sont clairement identifiées : « les enfants, les adolescents, les jeunes, les personnes handicapées (dont plus de 80 % vivent dans la pauvreté), les personnes vivant avec le VIH/sida, les personnes âgées, les peuples autochtones, les réfugiés, les déplacés, les migrants et les personnes vivant dans des zones touchées par des situations d’urgence humanitaire ou dans des zones en proie à un conflit ou au terrorisme ».

Considérant par ailleurs que les enfants, adolescents et jeunes sont d’importants agents de changement, les ministres soulignent qu’il faut « se mobiliser en leur faveur pour mettre fin aux privations sous de multiples aspects et à la pauvreté intergénérationnelle » dont ils peuvent être victimes, « tirer parti du dividende démographique et leur donner les moyens de bâtir un avenir plus prospère ». Les ministres demandent, dans ce contexte, à tous les États Membres de « placer l’éducation, la formation professionnelle et l’emploi des jeunes au centre de leurs priorités afin que ces derniers puissent réaliser leur potentiel en tant que membres actifs de la société ».

Pour les ministres, « la mobilisation du potentiel de la science, de la technologie et de l’innovation, le fait de combler les fossés technologiques dans les pays et entre ceux-ci et l’intensification du renforcement des capacités à tous les niveaux sont essentiels à la réalisation du développement durable et à l’élimination de la pauvreté ».

En guise de conclusion, ils s’engagent « à continuer de mettre en œuvre, en toute efficacité et sans exclusive, l’Agenda 2030 et à prendre des mesures audacieuses et porteuses de transformation pour mettre fin à la pauvreté sous toutes ses formes et dimensions partout dans le monde, en touchant les plus défavorisés en premier et en veillant à ne pas faire de laissés pour compte ».

« Adapter aux conditions locales et faire connaître les ODD à tous les niveaux, de l’échelon national au niveau communautaire et local » participent de ces mesures. Car, indiquent les ministres, « il ne peut y avoir de mise en œuvre efficace ni de responsabilité devant nos citoyens sans sensibilisation ». Voilà pourquoi « des efforts devraient être faits pour toucher toutes les parties prenantes, y compris les autorités infranationales et locales, les peuples autochtones, les personnes handicapées, la société civile, les milieux d’affaires, le secteur privé, les médias, les parlementaires et les communautés scientifique et universitaire ».

 

[1] Ce tableau et les 2 autres graphiques sont tirés du site Sustainable Development Knowledge Platform, https://sustainabledevelopment.un.org/hlpf

[2] IISD, Bulletin des Négociations de la Terre, Résumé de la session 2017 du FPHN, http://enb.iisd.org/download/pdf/enb3336f.pdf

[3] Conseil Économique et Social, Déclaration ministérielle du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, juillet 2017, http://undocs.org/fr/E/2017/L.29

 

 

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