Renforcer la collaboration internationale pour accélérer les transitions sectorielles

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Bulletin GSI de juin 2023

Sibi Bonfils, GSI

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  1. Introduction

La 26e Conférence des Parties (COP26) à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC), qui s’est tenue à Glasgow (Grande Bretagne), du 31 octobre au 13 novembre 2021, a connu son lot habituel d’appels pressants à l’action, d’engagements divers et variés et d’annonces toutes aussi prometteuses les unes que les autres.

Le contexte était cependant particulier, il faut le rappeler. La vaccination anti-Covid, les masques et les protocoles de distanciation étaient encore de rigueur. L’année 2021 était aussi la première année d’une décennie critique tant pour l’accord de Paris que pour l’Agenda 2030. Un certain nombre d’objectifs clés doivent être atteints d’ici la fin de cette décennie, les cibles des ODD et certains jalons importants sur la route menant à la carboneutralité d’ici 2050.

Ce contexte donnait aux initiatives prises et lancées à cette occasion un intérêt singulier dicté par l’urgence d’agir pour être à ces différents rendez-vous de 2030.

L’Agenda des percées, The Breakthrough Agenda, adopté et lancé à la COP26 par une coalition de 45 dirigeants mondiaux dont les gouvernements représentent collectivement plus de la moitié du PIB mondial, tient de ces initiatives.

Il s’agit d’un plan d’action international cherchant à mettre à contribution les technologies propres pour réaliser l’objectif de carboneutralité et garder le réchauffement global sous le seuil de 1,5°C. Il s’agit surtout d’un cadre de collaboration mondial dans lequel les initiatives des pays, des entreprises et de la société civile se complèteraient pour renforcer les dynamiques d’atténuation dans les principaux secteurs émetteurs.

En septembre 2022, l’Agence internationale de l’énergie (AIE – IEA), l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) et les Champions de haut niveau des Nations Unies sur les changements climatiques ont uni leurs efforts pour produire, à la demande des initiateurs de l’Agenda, un premier rapport d’étape. Ce rapport intitulé Renforcer la collaboration internationale pour accélérer les transitions sectorielles[1] évalue les progrès réalisés en matière de réduction des émissions dans les cinq secteurs clés retenus au moment du lancement de l’Agenda, et formule des recommandations pour renforcer la collaboration entre les différentes parties prenantes.

Ce numéro du bulletin est centré sur ce rapport dont il donne un premier aperçu après un rappel motivé sur l’Agenda des percées et notamment ses secteurs clés, son processus et ses objectifs.

  • L’Agenda des percées

L’Agenda, comme déjà indiqué, a été lancé lors de 26e Conférence des Parties (COP26) à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique qui s’est tenue à Glasgow, Grande Bretagne, en 2021 avec l’ambition « d’accélérer les transitions vers les technologies propres dans les secteurs d’activité retenus, grâce à une collaboration, une coopération et une coordination internationales renforcées [2]». Il s’agit, indiquent les promoteurs, « de rendre la transition plus rapide, moins chère et plus facile pour tout le monde – en favorisant une innovation plus rapide, de plus grandes économies d’échelle, de plus grandes incitations à investir et des règles du jeu équitables quand et si nécessaire ».

2.1. Les secteurs retenus

Cinq secteurs clés ont été retenus lors du lancement de l’Agenda. Des percées décisives sont ainsi attendues au niveau de la transition dans les secteurs de l’électricité, de l’hydrogène, du transport routier, de l’acier et de l’agriculture. Le schéma ci-dessous fixe les idées quant aux résultats escomptés dans ces secteurs.

2.2. Le processus de l’Agenda

Le processus itératif retenu à Glasgow est celui décrit dans la figure ci-dessous avec, à court terme, les deux principales étapes suivantes :

  • La production, dès 2022, d’un premier rapport d’étape indépendant des promoteurs, sous la codirection de l’AIE, de l’IRENA et des Champions de haut niveau des Nations Unies pour le Climat. Ce rapport évaluera les progrès en s’appuyant sur des faits et sur des consultations approfondies et dégagera les priorités pour renforcer la collaboration entre les parties prenantes.
  • L’élaboration, par les promoteurs de l’Agenda et d’autres initiatives internationales, des plans pour les actions prioritaires répondant aux recommandations du rapport d’étape. Ces plans décriraient les engagements des pays et les initiatives de collaboration déjà en cours ou nouvelles.

2.3. Les objectifs de l’Agenda

Les 4 objectifs de l’Agenda des percées sont ceux donnés dans le graphique ci-dessus qui rappelle en outre l’ambition de ses promoteurs, à savoir « accélérer les transitions vers des technologies propres dans chaque secteur grâce à une collaboration, une coopération et une coordination internationales renforcées ».

2.4. Les apports de la collaboration internationale

Pour les initiateurs de l’Agenda des percées, « en alignant et en coordonnant les actions au niveau international, les pays et les entreprises peuvent accélérer l’innovation, créer des signaux plus forts pour l’investissement et des économies d’échelle plus importantes, et établir des règles du jeu équitables là où cela est nécessaire de sorte à assurer que la concurrence soit un moteur de la transition, et non un frein[3] ». C’est ce que traduit la figure ci-dessous.

  • Le 1er rapport d’étape de l’Agenda des percées

Comme demandé par les initiateurs de l’Agenda, le premier rapport d’étape a été coproduit par l’AIE, l’IRENA et les Champions de haut niveau des Nations Unies pour le Climat, en septembre 2022. Le rapport de 181 pages est organisé autour de 7 chapitres dont 5 concernent les 5 secteurs clés retenus par l’Agenda des percées. Les deux autres chapitres, le 1er et le septième, traitent des questions transversales.

3.1. Le chapitre introductif, Combler l’écart de collaboration, rappelle le contexte dans lequel l’Agenda a été lancé et surtout ses motivations et ses raisons d’être. Le contexte est celui de la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat. Le constat y est clair : le monde n’est pas sur la bonne voie pour limiter le réchauffement moyen à 1,5°C . Il faut, pour changer la donne, plus d’actions concertées à l’échelle mondiale et donc plus de collaboration internationale, si l’on veut vraiment accélérer les transitions et en accroître les gains économiques. Le schéma ci-dessous illustre le fait que sans collaboration internationale, la transition vers le zéro émissions mondiales nettes pourrait être retardée de plusieurs décennies et que les coûts des technologies propres peuvent baisser substantiellement grâce à l’action collective de plusieurs pays.

3.2. Les 5 chapitres suivants sont centrés sur les 5 secteurs clés retenus au moment de l’adoption de l’Agenda, électricité, hydrogène, transport routier, acier et agriculture. Pour chacun de ces secteurs, le rapport rappelle son importance, indique les objectifs à atteindre d’ici 2030, présente les leviers à actionner pour atteindre ces objectifs, décrit l’état de la collaboration internationale dans le secteur et fait une série de recommandations clés pour renforcer cette collaboration. Ces éléments sont repris plus loin, au point 4 du bulletin, de façon détaillée, pour deux secteurs, l’électricité et le transport routier.

3.3. Le chapitre conclusif, Mettre le monde sur la bonne voie pour atteindre les objectifs l’accord de Paris, fait quelques propositions pour réaliser des progrès plus rapides dans la décarbonation et accélérer la transition :

  • Étendre la collaboration internationale aux principaux secteurs émetteurs en ajoutant aux 5 premiers (électricité, hydrogène, transport routier, acier et agriculture) le transport maritime, l’aviation, les cimenteries et les bâtiments;
  • Tirer avantage des opportunités transversales i) en mettant en place, pour chaque secteur, une schéma de collaboration clair, par exemple un forum international où les acteurs intéressés peuvent se concerter pour agir ensemble, ii) en renforçant l’assistance technique et financière pour qu’elle soit suffisante, cohérente, accessible et efficace dans tous les secteurs, iii) en convenant d’arrangements commerciaux zéro émissions nettes, comme des règles du jeu équitables, permettant une transition plus rapide dans les secteurs et les régions, iv) en mettant rapidement à l’échelle les projets de recherche, développement et démonstration des technologies propres pour les domaines qui en ont le plus besoin et v) en accélérant la mise en place d’infrastructures internationales à faibles émissions (i.e. interconnexion de réseaux pour distribuer l’énergie propre hors des frontières).

3.4. Une série de recommandations concluent le rapport. Elles concernent chacun des cinq secteurs clés. Cinq autres recommandations portent sur les questions transversales. Toutes sont reprises en annexe.

  • Focus sur deux des secteurs clés

Comme déjà indiqué, chacun des cinq secteurs clés a fait l’objet d’une analyse fouillée qui a permis de situer son importance, de rappeler les objectifs qui y sont visés pour 2030, d’indiquer les leviers à actionner pour réaliser ces objectifs, d’y appréhender l’état actuel de la collaboration internationale et de faire des recommandations pour la renforcer. Nous en donnons ci-dessus un aperçu pour deux des secteurs clés, l’électricité et le transport routier.

4.1. Cas du secteur électrique

L’ambition de l’Agenda des percées pour le secteur électrique est le suivant : « L’énergie propre est l’option la plus abordable et la plus fiable qui permet à tous les pays de répondre efficacement à leurs besoins en électricité d’ici 2030. »

Importance du secteur

Il représente 25% de toutes les émissions mondiales de Gaz à effet de serre (GES) et près de 40% des émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie. Il recueille la majeur partie des investissements concernant la transition énergétique. En 2021 84% de ces investissements auraient été réalisés en Chine, en Europe, en Inde, au Japon et aux États-Unis, pour seulement 2% en Afrique malgré l’importance de ses besoins et l’abondance de ses ressources.

La contribution des technologies bas carbone à la production d’électricité a été de 40% en 2020 avec, pour les énergies renouvelables, une part de 28%. Ces dernières ont connu une croissance soutenue au cours de la dernière décennie, avec un taux de 8,7% au niveau des puissances installées, contre 2,2% pour les non-renouvelables.

Le schéma ci-dessous donne un aperçu des puissances installées par région et par technologie.

objectifs du secteur

L’approvisionnement en électricité à faibles émissions doit croître à un rythme adapté pour être à la hauteur de la croissance de la demande d’électricité due à l’électrification des grands secteurs émetteurs (transport, bâtiments) et aux efforts déployés pour réaliser l’accès universel. Ainsi :

  • La part de l’électricité dans la consommation finale totale d’énergie devrait passer de 20 % à 26-30 % au cours de cette décennie;
  • Les émissions du secteur de l’électricité devraient diminuer d’environ 8 % chaque année jusqu’en 2030;
  • Les énergies renouvelables, devraient passer d’environ 28 % aujourd’hui à 61-65 % de la part de la production totale;
  • L’accès à l’électricité devrait atteindre 100% d’ici 2030, sinon avant.
  • Les investissements devront croître de 25 % chaque année pour atteindre les 2 000 milliards de dollars par an requis d’ici 2030.

Les schémas ci-dessous illustrent ces attentes.

Les autres attentes concernent l’efficacité énergétique qui permet de réduire la demande et une meilleure utilisation des nouvelles capacités propres installées. Elles concernent aussi les fossiles pour lesquels le GIEC recommande l’abandon des moyens de productions existants, la réduction de leur utilisation et/ou leur modernisation avec introduction du CSUC (Captage, Stockage et Utilisation du Carbone).

Comment y arriver (Quoi faire pour atteindre ces objectifs)

Comme cela a déjà été indiqué, la décennie en cours doit être celle d’un passage résolu à l’action dans toutes les régions et dans tous les pays. Les percées attendues dans ces contextes et définies précédemment sont à ce prix. Les travaux du GIEC, de l’IRENA et de l’AIE, et notamment le Scénario Zéro Émissions Nettes d’ici 2050 de l’AIE, ont permis de définir un chemin critique suivant lequel cette action doit être conduite. La figure ci-dessous illustre ce chemin.

Sur ce chemin critique, l’action à court terme doit être centré sur un changement radical dans le déploiement des énergies renouvelables avec des investissements permettant de quadrupler les taux d’installation, suggèrent les auteurs. L’intervention des gouvernements, des organismes régionaux, des banques de développement et des compagnies publiques est essentielle pour réussir ce pari, notamment en facilitant les interconnexions électriques, en renforçant l’assistance technique et en déployant la RD&D en faveur des énergies propres et des solutions bas carbone, au détriment des systèmes électriques fortement émetteurs de CO2.

ÉTAT ACTUEL DE LA COLLABORATION INTERNATIONALE

Selon les auteurs, la collaboration dans le secteur électrique est bien établie et de grande envergure, et les institutions et initiatives nécessaires pour y parvenir sont en place. L’IRENA, l’AIE et différents organismes spécialisés (OLADE, AFREC…) mis en place par les Communautés Économiques Régionales en témoignent amplement. Des initiatives et des agences régionales dédiées (ECREE, CEREAC…) foisonnent en ce qui concerne les énergies propres. Les ressources et les efforts consacrés à la collaboration ne sont cependant pas à la hauteur des défis. D’où l’invitation des auteurs à leur densification plutôt qu’a la création d’initiatives supplémentaires. Le tableau ci-dessous propose une cartographie des principales initiatives internationales de décarbonation du secteur électrique.

DOMAINES PRIORITAIRES POUR LA COLLABORATION INTERNATIONALE

La collaboration internationale dans le secteur électrique est bien établie et a déjà permis des progrès sensibles dans le déploiement et la baisse des coûts pour les énergies solaire et éolienne notamment. Le rythme et l’envergures des déploiements et des baisses de coûts doit cependant changer pour mieux tenir compte du court délai restant d’ici 2030. Seule une collaboration forte et ciblée est à même de changer la dynamique et la hisser à bon niveau. Les auteurs ont identifié cinq domaines qu’ils jugent particulièrement importants dans ce contexte : Recherche et Innovation ; Aide et Financement internationaux; Engagement efficace et de grande envergure; Commerce transfrontalier; Création et Gestion de la demande.  

Tous ces domaines font l’objet de recommandations ciblées qui sont regroupées avec les autres en annexe.

4.2. Cas du transport routier

L’ambition de l’Agenda des percées pour le transport routier est le suivant : « Les véhicules zéro émission sont la nouvelle norme et sont accessibles, abordables et durables dans toutes les régions d’ici 2030. »

IMPORTANCE DU SECTEUR

De tous les secteurs considérés, c’est celui qui a la plus forte dépendance des combustibles fossiles lesquels représentent près de 95% de sa demande finale d’énergie. Il contribue pour plus de 20% aux émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie. Il est responsable d’une part importante de la pollution de l’air et des menaces sur la santé publique qui en résulte.

Les progrès sont rapides en ce qui concerne l’entrée sur le marché de plusieurs pays, de voitures, bus urbains et véhicules à deux ou trois roues électriques. Mais on est encore loin du compte pour un transport urbain à zéro émission. Seulement un peu plus de 1 % des voitures en circulation en 2021 étaient des véhicules zéro émission (VZE). Elles représentaient moins de 9% des ventes de voiture neuves dans le monde. Il en faut bien d’avantage pour placer le secteur sur la trajectoire d’émissions répondant à l’accord de Paris.

Les objectifs du secteur

Pour réaliser l’ambition de l’Agenda des percées au niveau du transport routier énoncé ci-dessus, il faudra des progrès rapides dans le déploiement des solutions répondant aux objectifs de la carboneutralité, la réduction des coûts, la disponibilité des véhicules propres et des infrastructures appropriées. Voici les objectifs à atteindre autour de 2030 selon les scénarios ayant la carboneutralité comme cible d’ici 2050:

  • D’ici 2030, les ventes de VZE devront atteindre 60% des ventes mondiales de voitures, 60% des bus, au moins 80% des véhicules à deux et trois roues et environ 35 à 40% des ventes de poids lourds.
  • Toutes les ventes de voitures neuves dans le monde devraient être à zéro émission vers 2035;
  • Les infrastructures de recharge accessibles au public doivent suivre le rythme du déploiement des VZE, ce qui nécessitera un réseau de 18 millions de points de recharge accessibles au public, soit environ 10 fois le stock (2021). À mesure que l’utilisation des chargeurs augmente;
  • Les coûts des VZE devront baisser pour atteindre la parité du coût total de possession (CTP), ainsi que la parité des prix d’achat (pour la plupart des opérations, à certaines exceptions près.

Le tableau ci-dessous résume l’état des lieux en 2021 et les attentes pour 2030

Comment y arriver (Quoi faire pour atteindre ces objectifs)

Plusieurs conditions favorables doivent être réunies pour accélérer la transition vers le zéro émissions nettes dans le secteur du transport routier et ainsi le mettre sur la voie de la carboneutralité. Participent de ces conditions, la fixation par les gouvernements d’un délai clair pour le basculement complet vers les VZE, des actions à court terme pour accélérer l’approvisionnement en VZE, des mécanismes de financement permettant de réaliser la parité du CTP entre VZE et véhicule thermique, la mise à niveau des systèmes de recharge… Le schéma ci-dessous donne le chemin critique vers la carboneutralité pour le transport routier.

ÉTAT ACTUEL DE LA COLLABORATION INTERNATIONALE

La collaboration internationale sur la décarbonation du transport routier est moins étendue que dans le secteur de l’électricité, mais elle est plus avancée que dans plusieurs autres secteurs à des stades plus précoces de leur transition, comme la sidérurgie, indiquent les auteurs. Plusieurs initiatives et plateformes d’échanges entre gouvernements et entre acteurs privés ont été mis en place et sont fonctionnels. Les auteurs citent le Conseil de transition pour les VZE, le Conseil consultatif mondial sur les véhicules électriques, l’Alliance internationale pour les VZE.

Ci-dessous, une cartographie des initiatives régionales et mondiales pour la décarbonation du transport routier.

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Domaines prioritaires pour la collaboration mondiale

Ces initiatives prises aux différentes échelles, régionales et internationales, pour faire évoluer le transport routier vers la carboneutralité doivent être soutenues pour en garantir le succès. Les auteurs proposent différents domaines et types d’intervention prioritaires pour renforcer la coopération internationale dans cette perspective : Accélérer le rythme de la transition vers les VZE ; Se mettre d’accord sur les technologies nécessaires pour atteindre les objectifs de zéro émission ; Travailler ensemble pour accroître l’investissement dans l’infrastructure de recharge et pour assurer l’alignement des normes; Fournir aux pays en développement de l’assistance et du financement internationaux pour les soutenir dans la transition; Harmoniser les normes régissant les infrastructures de recharge des batteries électriques; Convenir de normes harmonisées permettant d’assurer la durabilité et la responsabilité sociale tout au long de la chaîne d’approvisionnement des batteries; et Sortir les véhicules les plus polluants du commerce international des véhicules d’occasion par la réglementation de ce commerce et par le soutien au marché émergent des véhicules d’occasion zéro émission.

Tous ces domaines font l’objet de recommandations ciblées qui sont regroupées avec les autres en annexe.

  • Conclusion

Ce premier rapport d’étape de l’Agenda des percées dont la production a été confiée à l’AIE, l’IRENA et les Champions de haut niveau des Nations Unies pour le Climat, est moins un compte rendu d’activité ou un palmarès des résultats qu’une belle occasion i) de montrer l’importance de la collaboration internationale dans notre quête de la carboneutralité, et ii) de définir les domaines prioritaires dans lesquels elle gagnerait à être renforcée.

Pour chacun des cinq secteurs retenus au moment du lancement de l’Agenda, le rapport s’est efforcé d’en situer l’importance stratégique dans cette quête, d’énoncer les objectifs clés à y réaliser, de présenter les stratégies d’action retenues pour atteindre ces objectifs et de faire part des initiatives nombreuses et variées prises aux échelles régionales et internationales pour y réussir la transition. L’état des lieux qu’il dresse de la collaboration internationale dans le secteur permet de déterminer à quel niveau elle doit intervenir, et de quelles manières, pour accélérer et réussir la transition dans les délais requis. Le bulletin donne un aperçu de ces éléments pour deux des secteurs retenus, l’énergie et le transport routier, afin que le lecteur s’en fasse une bonne idée.

Avec les trente recommandations sectorielles et transversales proposées par les auteurs, les promoteurs de l’Agenda des percées disposent de pistes d’action concrètes sur lesquelles centrer leurs efforts et engager leur responsabilité au cours de cette décennie de l’action pour réaliser l’objectif central de l’Agenda qui est de « faire des technologies propres et des solutions durables l’option la plus abordable, la plus accessible et la plus attrayante dans toutes les régions d’ici 2030 ».

Ces recommandations sont toutes centrées sur la collaboration internationale considérée comme l’instrument à privilégier pour réussir la transformation de l’économie mondiale dans la perspective de la carboneutralité. Elles s’inscrivent bien, de ce point de vue, dans l’esprit de l’Agenda des percées qui se veut une plate-forme de travail permettant aux pays, aux entreprises et à la société civile d’unir et de renforcer leurs actions chaque année dans les principaux secteurs émetteurs. Elles proposent différents mécanismes permettant de cordonner ces actions, dans le cadre d’une collaboration internationale réussie, qui seule est à même « d’accélérer l’innovation, créer des signaux plus forts en faveur de l’investissement et de plus grandes économies d’échelle, et établir des conditions de concurrence équitables là où cela est nécessaire pour faire en sorte que la concurrence soit un moteur de la transition et non un frein ».

Puissent-elles être bien comprises et mises en œuvre à temps.

Une image contenant texte, capture d’écran, Police

Description générée automatiquement

Annexe


[1] IEA-IRENA-UN, The Breakthrough Agenda Report 2022, September, https://www.iea.org/reports/breakthrough-agenda-report-2022

[2] COP26 Presidency, Breakthrough Agenda, WTO environment week, October 2022, https://www.wto.org/english/tratop_e/envir_e/session_8_slides_for_wto_session_on_decarbonisation.pdf

[3] IEA, Global Energy Transitions Stocktake, https://www.iea.org/topics/global-energy-transitions-stocktake