Les renouvelables toujours à la pointe du processus de transition énergétique

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Bulletin d’Avril 2019

Les renouvelables toujours à la pointe du processus de transition énergétique

Les énergies renouvelables ont représenté en 2018 un tiers (33%) de la puissance installée dans l’ensemble du système électrique mondial. Ce taux était de 22 % en 2001. Plus significatif encore, du point de vue de la transition énergétique, leur contribution de 66% aux nouveaux moyens de production d’électricité mis en service courant 2018.

C’est ce qui ressort de l’édition 2019 du rapport annuel d’IRENA sur Les Statistiques de l’Énergie Renouvelable[1]. C’est un total de 171 GW de puissance installée additionnelle qui est imputé aux renouvelables en 2018, contre 100 GW pour les non-renouvelables (y compris le nucléaire). Le taux de croissance annuelle a été 7,9% confirmant la tendance fortement haussière observée depuis plus d’une décennie dans le domaine du renouvelable. L’énergie solaire et l’énergie éolienne ont compté pour 84% dans cette croissance. Au plan régional, c’est en Asie que cette croissance des renouvelables a été la plus forte avec un taux de 11,4% ayant permis à cette Région de contribuer à hauteur de 61% à la puissance renouvelable additionnelle installée en 2018. L’Afrique vient en 3e position avec un taux annuel de croissance de 8,4%.

L’IRENA a réalisé, à partir de ce rapport, une brève infographie[2] qui ressort les faits saillants concernant la capacité de production en renouvelable dans le monde en 2018. En voici, ci-dessous, en traduction libre, un extrait tout particulièrement instructif.

Le graphique ci-dessous, tiré de l’infographie susvisée, donne une perspective à long terme de la croissance de la capacité de production des renouvelables et de leur contribution à la transition énergétique mondiale. Cette capacité a augmenté de plus en plus vite, les additions annuelles de puissance passant de 20GW en 2001 à environ 160GW ou plus au cours des quatre dernières années.

La part des renouvelables dans la croissance de la production mondiale d’électricité est ainsi passée de 25% en 2001 à 63% en 2018. Elle était de 50% en 2012. Ce qui a permis de porter la part des renouvelables dans la production mondiale d’électricité de 22% à 33% sur la même période. Du côté des non-renouvelables, la puissance additionnée annuellement a été en moyenne de 115 GW sur cette période sans que se dégage une tendance marquée vers le haut ou vers le bas.

Ces chiffres, plutôt prometteurs dans le secteur électrique, ne doivent cependant pas faire oublier que les fossiles, principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre et donc du réchauffement climatique annoncé, représentent encore plus de 85% de la consommation mondiale d’énergie primaire, selon BP (voir graphique ci-dessous tiré du site Connaissance des Énergies[3]).

Plusieurs facteurs déterminants laissent malgré tout espérer que les renouvelables prendront tranquillement leur place dans le mix énergétique mondial et qu’elles finiront par bousculer les tendances mortifères (du point du réchauffement climatique) observées au cours de dernières décennies. La baisse soutenue et rapide des coûts de production des renouvelables et des moyens stockages d’énergie est un de ces facteurs. Les coûts de production de l’éolien off-shore ont en effet baissé de 24% en 2018 selon des professionnels du secteur[4]. Ceux des batteries lithium-ion ont chuté de 35% selon les mêmes sources, renforçant i) les capacités de maitrise de l’intermittence qui caractérise les productions solaires et éoliennes, et ii) les moyens pour déployer l’énergie répartie, dans une perspective visant l’accès universel aux services énergétiques modernes.

C’est dans cette double perspective que s’inscrit cette déclaration de M. Adnan Z. Amin, le Directeur Général de l’IRENA « Le déploiement des énergies renouvelables doit … encore s’accélérer si nous voulons atteindre les objectifs climatiques mondiaux (accord de Paris) et les Objectifs de Développement durable[5] », et que se conclut l’infographie d’IRENA .« Alors que la croissance des énergies renouvelables a été impressionnante, la transition vers la production d’énergie à faibles émissions de carbone nécessitera que davantage de pays et de régions non seulement passent à une capacité renouvelable croissante, mais commencent également à retirer ou à convertir davantage de leurs centrales électriques à combustibles fossiles existantes »

[1] IRENA, Renewable Capacity Statistics 2019, mars 2019, www.IRENA.org/publications

[2] IRENA, Renewable capacity highlights, https://www.irena.org/publications/2019/Mar/Capacity-Statistics-2019

[3] Connaissance des Énergies, https://www.connaissancedesenergies.org/

[4] BloombergNEF, https://about.bnef.com/blog/battery-powers-latest-plunge-costs-threatens-coal-gas/, cité par Stephan Jungcurt, dans un article tiré tiré de http://sdg.iisd.org/

[5] IRENA, Press Release,2  Avril 2019, https://www.irena.org/newsroom/pressreleases/2019/Apr/Renewable-Energy-Now-Accounts-for-a-Third-of-Global-Power-Capacity

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