Les Nations Unies se réorganisent

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Les Nations Unies se réorganisent

Bulletin GSI de février 2018

 

Les Nations Unies se réorganisent

Pour un appui plus cohérent, plus responsable et plus efficace à l’Agenda 2030

 

A la demande de l’Assemblée Générale des Nations, son Secrétaire Général (SGNU) a préparé, courant 2017, un document stratégique traçant « la voie à suivre pour que, en collaboration avec chacune des entités qui le composent et en s’appuyant sur leurs points forts, le système des Nations Unies pour le développement s’aligne plus rapidement sur le Programme de développement à l’horizon 2030 (Agenda 2030) aux niveaux national, régional et mondial ». L’ambition, qui se veut à la hauteur des attentes exprimées dans l’Agenda 2030, est de « faire de l’ONU une organisation prompte à réagir et capable de faire mieux pour les populations et la planète ».

Nous donnons ici les grandes lignes du rapport du SGNU[1] présentant ce document en espérant donner envie de le lire en profondeur pour apprécier comment le Système des Nations Unies pour le Développement, ce partenaire stratégique des pays et des acteurs bi- ou multilatéraux de développement, envisage de s’organiser pour s’acquitter plus efficacement de tous ses mandats en ce qui concerne la mise en œuvre de l’Agenda 2030.

Trois objectifs clefs sont visés par l’action du Système : renforcer la prise en main de l’Agenda 2030 par les pays, définir des actions adaptées aux contextes nationaux, et veiller à l’obtention effective de résultats sur le terrain.

Les trois priorités stratégiques suivantes guident cette action :

  • Améliorer la contribution du Système au développement durable ;
  • Réformer le dispositif de paix et de sécurité du Secrétariat afin de renforcer l’action de l’Organisation avant et après une crise et de garantir des capacités de maintien de la paix plus alertes et plus efficaces ;
  • Améliorer les méthodes de gestion internes afin de se montrer à la hauteur des engagements pris.

Un ensemble de sept axes de changement et de 38 actions et recommandations structurent le repositionnement envisagé. Ces axes de changement sont respectivement :

  • Le document stratégique à l’échelle du système visant à assurer la responsabilisation collective et à accélérer la mise en correspondance de l’appui apporté par le système avec l’Agenda 2030 ;
  • Une nouvelle génération d’équipes de pays des Nations Unies bénéficiant de compétences renforcées, d’une présence physique optimisée et d’un soutien administratif consolidé et efficace ;
  • Un système des coordonnateurs résidents impartial et aux moyens d’action renforcés ;
  • Une approche régionale restructurée, que viendrait compléter un Département des affaires économiques et sociales renforcé ;
  • L’amélioration de l’orientation stratégique, de la transparence et de la responsabilité ;
  • L’adoption d’une démarche à l’échelle du système pour les partenariats ;
  • Un nouveau pacte de financement entre les États Membres et le système des Nations Unies pour le développement sous-tendant tous les autres changements.

La figure ci-dessous donne le détail des actions et des recommandations envisagées.

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La mise en œuvre de l’Agenda 2030 exige, selon le SGNU, un degré élevé de collaboration entre les différents acteurs et d’intégration des différentes sources, compétences, connaissances et formes d’appui. Pour répondre à cette exigence, le document de stratégie propose de réaligner l’appui collectif à la mise en œuvre de l’Agenda 2030, à l’image de ce que font déjà plusieurs pays membres qui intègrent de plus en plus les ODD dans leurs plans locaux de développement et leurs cadres de résultats.

Au titre du réalignement de tout le Système sur l’Agenda 2030, le Systèmes veillera, entre autres i) à renforcer ses capacités d’appui à la mise en œuvre, de collecte et d’analyse de données, ii) à se doter de compétences plus spécialisées pour aider les pays dans la mobilisation des fonds, des partenariats et des technologies nécessaires pour atteindre les ODD, iii) à intensifier l’effort consacré au développement des capacités des pays.

Le réalignement tient aussi de l’orientation de l’action stratégique en faveur de résultats collectifs. Seront ainsi privilégiées les actions concrètes propres à renforcer l’approche inter-institutions, la cohésion et la responsabilité dans l’appui collectif à la réalisation des ODD.

La réorganisation touchera aussi les équipes-pays des Nations Unies. Ces équipes, de nouvelle génération, doivent essentiellement concourir à l’exécution d’un Agenda 2030 global et ambitieux qui cible en premier lieu les plus défavorisés. Leurs composition, compétences et programmes doivent mieux tenir compte du changement conceptuel que supposent les ODD ainsi que de leur nature universelle et multidimensionnelle.

Une modification du système de coordination est envisagée. On s’oriente vers un modèle opérationnel plus intégré qui soit davantage en mesure de contribuer à la réalisation des ODD, dans des conditions de plus grande responsabilité et impartialité. Dans le cadre de ce nouveau système, i) le coordonnateur résident aurait plus d’autorité, i) l’adéquation des capacités fonctionnelles des organismes, fonds et programmes avec les besoins locaux serait améliorée, iii) les chaînes de responsabilité hiérarchique, s’agissant des résultats collectifs, seraient mieux définies, iv) avec des ressources et des financements adéquats incitant à agir à l’échelle du système.

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La réorganisation est déjà engagée. Un premier train de mesures a déjà été pris. Les mesures s’inspirent des principes directeurs déjà énoncés et qui se résument comme suit :

  • Cohérence et harmonisation en ce qui concerne l’appui à la mise en œuvre de l’Agenda 2030 dans tous les domaines couverts par la Charte des Nations Unies ;
  • Renforcement des fonctions chargées de l’appui à la mise en œuvre de l’Agenda 2030 à l’échelle du système ;
  • Mise en place, à l’échelle du système, d’outils permettant de mesurer et de suivre les résultats collectifs ainsi que d’en rendre compte ;
  • Établissement de mécanismes de financement plus efficaces pour soutenir ces mesures.

Le schéma ci-dessous résume ces mesures prises pour la période 2018-2019.

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Comme on peut le voir, les Nations Unies se réorganisent pour un appui plus cohérent, plus responsable et plus efficace à l’Agenda 2030.

Voici, selon les mots même du SGNU, les motivations de cette réorganisation…

« Les besoins de l’humanité et les exigences de notre temps méritent des mesures audacieuses. Ce n’est ni en maintenant le statu quo, ni en adoptant des réformes de surface que nous mobiliserons l’appui dont les pays ont besoin pour réaliser les objectifs de développement durable. S’il est essentiel pour l’Organisation de s’appuyer sur des stratégies qui ont fait leurs preuves, elle ne peut s’en contenter si elle veut se montrer à la hauteur du programme de développement le plus ambitieux jamais mis en œuvre par les États Membres. »

…et, pour conclure, un rappel motivé de l’objet du rapport :

« Le présent rapport porte sur ce que nous devons faire pour nous acquitter de notre mission envers ceux que nous servons, en restant fidèles aux objectifs ambitieux que nous partageons et en tenant l’engagement collectif que nous avons pris de ne laisser personne de côté. C’est la promesse que nous faisons d’un avenir placé sous le signe de la dignité, de la prospérité et de la paix sur une planète en bonne santé. Ensemble, nous pouvons faire mieux pour ceux au service desquels nous travaillons. »

[1] ONU, Repositionnement du système des Nations Unies pour le développement en vue de de la mise en œuvre du Programme 2030 : notre promesse d’une vie dans la dignité, la prospérité et la paix sur une planète en bonne santé,  Décembre 2017 http://digitallibrary.un.org/record/1331720/files/A_72_684%26E_2018_7-FR.pdf

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