Hommage à Kofi Annan

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Kofi Annan nous a quittés le 18 août dernier, à Genève, Suisse, à l’âge de 80 ans. Son pays natal, le Ghana, lui a organisé des obsèques nationales le 13 septembre. Koffi Atta Annan est né à Kumassi en avril 1938, du temps où l’actuel Ghana, encore colonie anglaise, s’appelait Gold Coast. Il doit son petit nom Atta à sa gémellité et son prénom Kofi au fait qu’il soit né un vendredi, comme le veut la coutume en pays Akan, un peuple que le Ghana et la Côte d’Ivoire ont en commun.

Monsieur Annan est sans doute l’un des Secrétaires Généraux des Nations Unies (SGNU) le plus connu. Le buzz suscité sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels par ce départ inattendu l’atteste. Un départ inattendu, par ce que l’une de ses dernières apparitions publiques date seulement du 15 juin 2018, à Oxford, au Royaume Uni.

C’est généralement, l’homme de paix qui est célébré partout, celui qui a obtenu avec Les Nations Unies le Prix Nobel de la Paix, celui qui a été sur tous les fronts en tant que Secrétaire Général, envoyé spécial de l’ONU, membre de panels illustres comme les Global Elders créé par Nelson Mandela, ou comme Responsable de la Fondation Koffi Annan, pour apaiser et réconcilier des peuples le plus souvent irréconciliables, en guerre parfois depuis plusieurs décennies. Le droit de protéger qu’il a promu est abondamment célébré sans dénoncer le fait qu’il est devenu, au fil du temps, le très contesté droit d’ingérence perverti par les grandes puissances en droit d’intervention dont elles seules fixent désormais les règles…

Peu de place, me semble-t-il, a été faite dans ce concert de louanges, au rôle éminent et déterminant que Mr Annan a joué dans le renouvellement et la redynamisation du combat pour le développement durable. Nous rappelons succinctement ici quelques gestes concrets qu’il a posés dans ce sens pendant ses deux mandats, après une brève incursion dans son cheminement professionnel[1].

M. Annan a occupé les hautes fonctions de Secrétaire Général des Nations Unies (SGNU) de décembre 1996 à janvier 2007. D’aucuns le considèrent, à juste raison, comme un pur produit de l’ONU qui l’aura façonné en 40 années d’une riche carrière commencée au bas de l’échelle de l’Organisation jusqu’à son sommet, là où se prennent les décisions qui définissent les relations internationales.

Il y a pris fonction en 1962 dans une de ses Agences spécialisées, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), au service budgétaire. Il reprend des études en 1971 au Département Management du célèbre Massachusetts Institute of Technology (MIT). Il y obtient en 1972 un MBA, une maîtrise en gestion des affaires. De 1974 à 1976, il travaille à Accra (Ghana) comme Directeur de la société ghanéenne de développement touristique, avant de retourner aux Nations Unies.

Il enchaîne à partir de ce moment des postes de haute responsabilité, notamment comme Directeur du Personnel à l’UNHCR (Haut-Commissariat au Réfugié) en 1980, Directeur des Services administratifs au Secrétariat Général des Nations Unies à New York en 1983. Il est nommé en 1987 Sous-Secrétaire Général à la gestion des ressources humaines et coordonnateur de la sécurité pour le système des Nations Unies. En 1990, il devient Sous-Secrétaire général à la planification des programmes, au budget et aux finances.

Lorsque le Secrétaire général des Nations d’alors, M. Boutros Boutros-Ghali, crée le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) en 1992, il y nomme M. Annan comme adjoint au Sous-Secrétaire Général en fonction. En mars de l’année suivante, Annan est promu Sous-Secrétaire Général du DOMP.

C’est à la faveur du véto des États-Unis qui refusèrent un second mandat à M. Boutros Boutros-Ghali que Koffi Annan devient, en décembre 1996, le 7ème Secrétaire général des Nations Unies.

Son premier chantier est celui de la réforme des Nations Unies. Il produit dès sa prise de fonction, deux rapports sur cette question. Le 1er, Management and Organisation Measures, publié en mars 1997, est centré sur l’organisation du Secrétariat et les façons de le gérer. Le second, Renewing the United Nations: A programme for Reform[2], paru en juillet 1997 est un programme complet et concret proposant, selon l’auteur lui-même, « la réforme la plus vaste et la plus ambitieuse qui ait jamais été envisagée durant les 52 années d’existence de l’Organisation », l’ambition étant de dégager les ressources pour permettre « d’accomplir la tâche à laquelle l’Organisation assigne la plus haute priorité : lutter contre la pauvreté et renforcer les perspectives des pays en développement ».

Au-delà des mesures administratives et organisationnelles visant à rendre l’ONU plus performante, plus efficace et plus efficiente dans ses multiples missions i) de construction et de maintien de la paix, ii) de lutte contre la criminalité, la drogue et le terrorisme, iii) de promotion du respect des droits humains, ou iv) de secours d’urgence, M. Annan mettait ainsi au cœur de son action, la question du développement à laquelle la plus haute priorité devait être assignée.

Et dans ce domaine, les enjeux sont d’importance et les défis colossaux. Parmi ceux-ci, le rapport de 1997 indique que « la recherche d’un équilibre durable entre croissance économique, lutte contre la pauvreté, justice sociale et protection des ressources de la planète, du patrimoine naturel et des systèmes permettant la vie, sera le défi le plus redoutable et omniprésent auquel la communauté mondiale devra faire face au siècle prochain ».

Pour ce prochain siècle, le rapport de Koffi Annan propose justement, qu’au tournant du 20e Siècle, en 2000, un geste à la fois symbolique et tangible soit posé. La session 2000 de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) sera ainsi désignée « “Assemblée du nouveau millénaire” dont les travaux seraient axés sur les mesures à prendre pour préparer l’ONU à faire face aux grands problèmes et aux besoins fondamentaux de la communauté mondiale au XXIe siècle ».

Cette Assemblée spéciale s’est tenue du 6 au 8 septembre 2000 au Siège des Nations Unies, à New York. On s’y réfère aujourd’hui comme le Sommet du Millénaire qui aura été « la plus grande rencontre de Chefs d’États et/ou de gouvernements jamais tenue dans le monde[3] ».

Dans le rapport remarquable qu’il produit pour ce Sommet, « Nous, les peuples : le rôle des Nations Unies au 21e Siècle[4] », Koffi Annan fait le point des problèmes mondiaux à la résolution desquels l’ONU et ses États membres auraient à faire face. Il les regroupe « sous trois rubriques, dont chacune se rapporte à un des droits fondamentaux de l’être humain : le droit de vivre à l’abri du besoin, le droit de vivre libéré de la peur, et le droit, pour les générations à venir, d’hériter d’une planète où elles pourront survivre ».

Il conclut ce rapport avec une série d’objectifs concrets autour desquels il appelle solennellement la communauté internationale dans ses différentes composantes, les États, mais aussi les Organisations non gouvernementales, les entreprises ou les collectivités territoriales, à unir leurs efforts. Il les appelle surtout à ne « ménager aucun effort pour :

  • libérer nos semblables, hommes et femmes, de la pauvreté abjecte et déshumanisante dans laquelle vivent actuellement plus d’un milliard d’entre eux;
  • libérer nos semblables, hommes et femmes, du fléau de la guerre, comme le requiert la Charte,
  • éviter à nos semblables, hommes et femmes, et surtout à nos enfants et petits-enfants, de vivre sur une planète à tout jamais abîmée par les activités humaines et dont les ressources ne suffisent plus à couvrir leurs besoins»

« Nous, les peuples : le rôle des Nations Unies au 21e Siècle » creusait ainsi les sillons et semait déjà les graines de ce qui allait devenir, en 2015, l’Agenda 2030 pour le Développement durable.

Au Sommet du Millénaire qui se tient, rappelons-le, en septembre 2000, les chefs d’État et de gouvernement, ne boudant pas le plaisir de réinventer ensemble le monde, répondent à cet appel solennel de Kofi Annan en adoptant à l’unanimité la Déclaration du Millénaire[5], un texte refondateur dans lequel ils réaffirment leur foi dans l’ONU et dans sa Charte et leur attachement aux buts et principes qu’elle énonce. Rappelant les valeurs fondamentales que cette Charte porte – la liberté, l’égalité, la solidarité, la tolérance, le respect de la nature, le partage des responsabilités – ils décident que ces valeurs encadreraient les relations internationales au XXIe siècle.

Surtout « résolus à faire du droit au développement une réalité pour tous et à mettre l’humanité entière à l’abri du besoin », les chefs d’État et de gouvernement du monde décident aussi d’ériger les recommandations de M. Annan en un cadre mondial de collaboration pour le développement, le 1er de son genre, qui propose au monde un nombre limité d’objectifs à réaliser dans un délai déterminé, chiffrés et donc mesurables, consensuels et permettant aux pays de se comparer à leurs pairs dans la noble course au développement.

Les fameux 8 OMD (les Objectifs du Millénaire pour le Développement) sont ces objectifs. Avec leurs 21 cibles, ils structurent ce cadre mondial de collaboration pour la période de 15 ans allant de 2000 à 2015. Des énoncés percutants, en forme de slogans, signent rapidement le succès des OMD au niveau de la société civile mondiale et surtout auprès des Organisations non gouvernementales dans leurs rôles éminents de chiens de garde en ce qui concerne les biens publics mondiaux.

La mise en place, par Kofi Annan, de la Campagne du Millénaire et du Projet du Millénaire, permet de construire les dynamiques idoines pour i) diffuser largement et faire connaître les OMD, ii) mobiliser les acteurs de développement aux différentes échelles, mondiale, régionale, nationale et locale, dans leur mise en œuvre et iii) doter ces acteurs des meilleures stratégies d’actions pour les réaliser.

Le rapport piloté par le professeur Jeffrey D. Sachs dans le cadre du Projet du Millénaire, « Investir dans le développement : plan pratique de réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement [6]», et publié en 2005, donne toute la mesure des approches développées par M. Annan pour obtenir l’adhésion à son projet pour le monde et construire les partenariats solides dont l’ONU a besoin pour jouer pleinement son rôle. « L’essentiel des travaux du Projet a été fait par dix équipes thématiques comprenant plus de 250 spécialistes venant du monde entier – notamment des praticiens du développement, des scientifiques, des décideurs, des parlementaires, ainsi que des représentants de la société civile, des organismes des Nations Unies, de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et du secteur privé[7] ».

Dans le bilan que dresse l’ONU, une décennie plus tard, il est clairement indiqué que les OMD « ont galvanisé des efforts sans précédent pour répondre aux besoins des plus pauvres dans le monde[8] ». Rançon de leur succès, les OMD deviennent cependant, au fil du temps et entre les mains des bailleurs de fonds pour le développement, petits ou grands, des conditionnalités des dons et des prêts qui ont failli faire oublier l’ambition de Koffi Annan et de ceux qui ont bâti avec lui, ce cadre de collaboration mondiale d’un type nouveau que constituent les OMD. L’Agenda 2030 pour le développement durable et ses 17 Objectifs de Développement Durable adoptés 15 ans après les OMD pour les remplacer, sont heureusement venus redonner à l’ambition fondatrice du nouveau rapport au monde et du vivre ensemble, toute sa force, toute sa portée et toute sa légitimité.

 

Le sommet Mondial pour le Développement durable, organisé en 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud, deux ans après le Sommet du Millénaire, porte l’empreinte de la dynamique nouvelle impulsée par Kofi Annan avec le Sommet et les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Si son objet est de redynamiser la mise en œuvre de l’Agenda 21 adopté 20 ans plus tôt, à Rio de Janeiro, la société civile y a davantage de place. Dans leur déclaration finale les chefs d’État et de gouvernement se réfèrent même à ce que les enfants leur ont dit à l’ouverture du Sommet :« Au début du présent Sommet, les enfants du monde nous ont expliqué avec simplicité et clarté que l’avenir leur appartenait… » Les Objectifs du Millénaire pour le Développement sont au cœur de cette Déclaration. Mais surtout, l’idée d’objectifs chiffrés assortis d’échéances et dont la mise en œuvre serait contrôlé à intervalles réguliers est actée. Le Plan de mise en œuvre de Johannesburg (JPOI) a été préparé dans cet esprit. L’idée d’une Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD) dont chaque pays était appelé par le Sommet à se doter en est une résultante, « une stratégie nationale d’ensemble suffisamment audacieuse pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015 » selon M. Annan.

Au cours des deux mandats qu’il a passés à la tête de l’ONU, Koffi Annan et son équipe ont été à la base de beaucoup d’autres initiatives qui ont enrichi notre approche du partenariat mondial pour le développement et du multilatéralisme fort malmené aujourd’hui par certaines dites grandes nations. On peut cependant difficilement passer sous silence la place que M. Annan a cherché à donner, et qu’il a fini par donner, à l’entreprise dans le combat pour le développement et le développement durable

Au tout début de son 1er mandat, dans son rapport Renewing the United Nations: A programme for Reform[9], il proposait déjà ceci : « Toutes les entités des Nations Unies désigneront des points de liaison afin de renforcer les liens avec les organisations non-gouvernementales et chercheront de nouveaux moyens d’enrôler le secteur privé… ».

Il va plus loin encore dans son intervention du 31 janvier 1999 au Forum Économique Mondial[10] où il dit au monde des affaires et aux porteurs d’enjeux présents que  « les objectifs des Nations Unies et ceux des entreprises peuvent, en réalité, se renforcer mutuellement», que « sans [leur] savoir-faire et [leurs] ressources, bon nombre des objectifs des Nations resteraient hors de portée », proposant du même souffle «un Pacte Mondial autour de valeurs et de principes partagés, qui donnera un visage humain au marché mondial ».

 

Le Pacte Mondial des Nations Unies (United Nations Global Compact) qui s’affiche aujourd’hui comme « la plus grande initiative mondiale de développement durable pour les entreprises » est né de cette volonté et de cette proposition sans précédent. L’initiative est lancée en 2000[11] par Koffi Annan avec pour objectif d’inciter les entreprises du monde entier à adopter des politiques durables et  socialement responsables et à rendre compte de leur mise en œuvre. Les entreprises disposent pour cela d’un cadre opérationnel organisé autour de 10 principes tenant des droits de la personne humaine, des normes internationales du travail, de l’environnement et de la lutte contre la corruption. Près 13 000 entreprises et autres porteurs d’enjeux dans plus de 170 pays y participent[12] aujourd’hui, engagés à respecter les deux principaux objectifs suivants :

  • Intégrer les 10 principes dans les activités de l’entreprise,
  • Initier les actions à l’appui des objectifs globaux de l’ONU, comme les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et les Objectifs de Développement Durable (ODD).

La présence active du Pacte Mondial et de ses membres dans les Fora où ont été conçus et adoptés l’Agenda 2030 pour le Développement durable et les ODD, et les initiatives qu’il ne cesse de prendre[13] pour impliquer ses membres dans leur mise en œuvre, montrent que la dynamique lancée par M. Annan s’est maintenue et se renforce, même s’il reste beaucoup à faire, que les risques de greenwashing sont patents, et que, de ces faits, le marché n’est pas encore près d’avoir le visage humain rêvé par l’homme de paix.

Annan était pleinement conscient de ces risques comme il l’indique avec force dans son remarquable discours d’adieu à l’assemblée Générale des Nations Unies en septembre 2006, à la fin de son mandat[14]. « Ensemble nous avons hissé d’énormes rocs en haut de la montagne, même si quelques-uns nous ont échappés et sont retombés ».

Dans tous les cas, pour le Pacte, M. Annan reste « Le visionnaire qui lança le Pacte mondial et inspira, pour les entreprises, la plus grande initiative de développement durable au monde ». C’est bien en ces termes qu’il lui rend hommage sur son site.

 

Annan inspira de la sorte et renforça d’autres organismes comme l’écrit le Comité Nobel dans son CV résumé qu’il prépara pour la remise du prix éponyme. « Le Secrétaire général a renforcé les partenariats avec la société civile, le secteur privé et d’autres entités extérieures au gouvernement, dont les forces complètent celles de l’ONU ».

Les mots d’adieu de Mr. Antonio Guterres, l’actuel Secrétaire Général des Nations Unies, s’inscrivent tout à fait dans cette perspective : «À bien des égards, Kofi Annan était l’ONU. Il a gravi les échelons pour mener l’organisation dans le nouveau millénaire avec une dignité et une détermination sans pareil[15]».

Adieu Atta!

[1] Pour la biographie de Koffi Annan, nous avons tiré l’essentiel de la page Wikipédia le concernant, https://en.wikipedia.org/wiki/Kofi_Annan

[2] SGNU, Rénover l’Organisation des Nations Unies : Un Programme de Réformes, juillet 1997, https://undocs.org/fr/A/51/950,

[3] Assemblée du Millénaire, http://www.un.org/french/millenaire/

[4] Koffi Annan, Nous, les peuples : le rôle des Nations Unies au 21e Siècle, mars 2000, http://www.un.org/french/millenaire/sg/report/summ.htm

[5] Assemblée Générale des Nations Unies, Déclaration du Millénaire, A/55/L.2, http://unpan1.un.org/intradoc/groups/public/documents/un/unpan004147.pdf

[6] Jeffrey D Sachs et coll, Investing in development, apratical plan to achieve Millenium Development Goals, 2005,  http://www.terremadri.it/materiali/documenti/InvestingDevelopmentSachs.pdf

[7] Historique OMD, http://www.un.org/fr/millenniumgoals/bkgd.shtml

[8] ONU, Éliminer la pauvreté, c’est possible, https://www.un.org/fr/millenniumgoals/

[9] SGNU, Rénover l’Organisation des Nations Unies : Un Programme de Réformes, juillet 1997, https://undocs.org/fr/A/51/950,

[10]Intervention de Kofi Annan au Forum Économique Mondial, 31 Janvier 1999, https://www.un.org/press/en/1999/19990201.sgsm6881.html

[11] L’information donnée ci-dessous est tirée principalement de Wikipédia, https://en.wikipedia.org/wiki/United_Nations_Global_Compact

[12] Un Global Compact, Guide to corporate sustainability, https://en.wikipedia.org/wiki/United_Nations_Global_Compact

[13] UN Global Compact, Making Global Goals Local Business, https://www.unglobalcompact.org/sdgs

[14] Discours d’adieu de Kofi Annan à l’Assemblée Générale des Nations Unies, https://www.un.org/press/fr/2006/SGSM10643.doc.htm

[15] UN mourns death of former Secrtary-General Kofi Annan, https://news.un.org/en/story/2018/08/1017422

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