Rapport sur les Objectifs de Développement Durable (ODD)
Le 1er rapport sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) a été élaboré par le Secrétaire Général des Nations Unies et publié en juin dernier dans le cadre de la session 2016 du Forum Politique de Haut Niveau (FPHN). [Lien vers le rapport]
Son principal objectif est de donner une évaluation précise de la situation mondiale au moment où s’engage le processus de mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le Développement durable et de réalisation des ODD.
Il dresse une sorte d’état des lieux des 17 objectifs de l’Agenda 2030 en mettant à contribution le cadre mondial d’indicateurs mis au point par le Groupe Inter-institutions et d’Experts sur les Indicateurs des ODD (GIEIODD). Même si le niveau actuel des données disponibles ne lui permet pas de traiter l’ensemble des cibles, il réussit, en ce début de processus, à faire clairement ressortir les lacunes à combler et les défis à relever pour mettre le monde sur la voie d’un développement durable et résilient, ne laissant personne de côté.
La 1ère partie du Rapport résume la situation et les tendances mondiale et régionales pour chaque ODD, sur la base d’une sélection d’indicateurs pour lesquels les données sont disponibles.
On note ainsi que près d’une personne sur huit (12,5%) vit encore dans l’extrême pauvreté ; ce seuil est de 40% pour l’Afrique subsaharienne (ODD1). 800 millions de personnes souffrent de la faim; plus de la moitié de la population adulte en Afrique subsaharienne fait face à des niveaux modérés ou graves d’insécurité alimentaire (ODD2). Deux tiers des 757 millions d’adultes incapables d’écrire et de lire sont des femmes (ODD4). Le stress hydrique affecte plus de 2 milliards d’individus (ODD6). 1,1 milliard de personnes vivent sans électricité (ODD7). Les naissances de près d’un quart des enfants de moins de 5 ans n’ont pas été enregistrées (ODD16).
Source : Rapport sur les ODD 2016
La 2ème partie du Rapport met en évidence les inégalités constatées au niveau des différents ODD pour souligner la justesse et l’importance du thème « ne pas faire de laissés-pour-compte » de la session 2015 du FPHN.
Il ressort ainsi que parmi les travailleurs pauvres, les jeunes (de 15 à 24 ans) sont particulièrement affectés par l’extrême pauvreté (16% vivent sous le seuil de la pauvreté contre 9% pour les adultes); un tiers de tous les travailleurs d’Afrique subsaharienne font partie des travailleurs pauvres(ODD1). La sous-alimentation chronique affecte un enfant de moins de 5 ans sur quatre ; les trois quarts des enfants affectés par un retard de croissance vivaient en Asie du Sud et en Afrique Subsaharienne ; mais l’Afrique du Nord a le plus fort taux d’enfants de moins de 5 ans en surpoids (ODD2). Les femmes des pays en développement consacrent quatre fois plus de temps au travail non rémunéré que les hommes ; dans le monde, les femmes occupent 23 % seulement des sièges parlementaires; ce taux est de 24% pour l’Afrique subsaharienne (ODD5). Le taux mondial de chômage chez les jeunes est plus de 3 fois celui des adultes (4,6%) ; en Afrique du Nord et en Asie de l’Ouest, le chômage des jeunes atteint 46 % et 31 %, respectivement (ODD17).
Source : Rapport sur les ODD 2016
La 3ème et dernière partie du Rapport est une sorte de note au lecteur centré sur les indicateurs et les sources des données utilisés dans le rapport.
C’est le cadre mondial d’indicateurs pour le suivi et l’examen des objectifs de développement durable développé par le GIEIODD qui a été mis à contribution pour la sélection des indicateurs pris pour illustrer le Rapport sur les ODD 2016.
Les valeurs retenues proviennent des agrégations régionales et/ou sou-régionales de données recueillies auprès de systèmes statistiques nationaux par les organismes internationaux, en fonction de leurs mandats respectifs et de leurs compétences spécialisées. Une base de données disponible ici regroupe l’ensemble des données et métadonnées mondiales ainsi constituées.
L’exercice conduit dans le cadre de ce rapport a permis de remettre en exergue le manque, dans de nombreuses parties du monde, de données adéquates pour évaluer les tendances nationales, documenter et suivre la mise en œuvre des politiques de développement. Il en résulte que des informations précises et opportunes relatives à certains aspects de la vie des personnes ne sont pas connues, que de nombreux groupes et individus restent « invisibles », et que beaucoup de problèmes de développement restent toujours peu compris.
Comment dans ces conditions s’assurer de la mise en œuvre complète des engagements pris dans le cadre de l’Agenda 2030 pour le développement Durable ? Comment surtout s’assurer qu’on ne laissera personne de côté sans des données ventilées accessibles, opportunes et fiables ?
Dans la Résolution 70/1, les États Membres reconnaissent le rôle crucial joué par les collectes de données et les capacités renforcées et s’engagent à régler le problème du manque de données. Ils engagent les pays à adopter des normes acceptées au niveau international, et la communauté statistique internationale à travailler en étroite collaboration avec les partenaires au développement et autres parties prenantes, afin de renforcer les capacités statistiques nationales et améliorer les mécanismes de communication de l’information.
C’est le gage pour mieux planifier et mener à bon terme le long voyage entrepris, et tenir toutes les promesses faites aux générations actuelles et futures.
NB : Une version illustrée du rapport est disponible sur le site de UNSTATS .