A quoi ressemblera le monde énergétique dans le futur

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A quoi ressemblera le monde énergétique dans le futur

Pour répondre à cette question, les professionnels du secteur se réfèrent généralement aux travaux de l’Agence Internationale de l’Énergie et notamment à son World Energy Outlook (Perspectives Énergétiques Mondiales) qu’elle sort tous les ans. L’édition 2018 a été rendue publique mi-novembre[1]. De grandes compagnies énergétiques comme BP[2] ou Exxon Mobil se livrent, elles aussi, au même exercice et au même rythme de parution. Leur point de vue n’est pas inintéressant. Il s’agit, après tout, des plus gros joueurs de la scène énergétique mondiale. Leurs choix peuvent être déterminants !

Voici, dans le cadre de ce numéro de votre bulletin, le point de vue d’Exxon Mobil. Je reprends ici, en traduction libre le plus souvent, les idées forces de son 2018 Outlook for Energy : A View to 2040[3]. Les principales tendances qui joueront un rôle déterminant dans le paysage énergétique mondial à l’horizon 2040 seraient ainsi les suivantes :

L’énergie pousse les économies modernes et les niveaux de vie. En 2030 les classes moyennes vont probablement s’élargir partout dans le monde passant de 3 milliards à 5 milliards de personnes. Cette croissance va coïncider avec une amélioration générale des niveaux de vie dont le résultat sera une élévation de la demande de l’énergie dans plusieurs pays en développement à mesure que les gens développent des entreprises modernes et ont accès aux voitures, aux appareils ménagers et aux maisons climatisées.

Les besoins énergétiques mondiaux augmentent de 25%, tirés par les pays non-membres de l’OCDE. Malgré les gains en efficacité énergétique, la demande mondiale de l’énergie va probablement s’accroître de près de 25%. La presque totalité de cette croissance se fera dans les pays non-membres de l’OCDE, la chine et l’inde notamment. La croissance de la demande dans ces pays sera probablement de l’ordre 40%, ajoutant à la demande mondiale l’équivalent de ce que consomment aujourd’hui les Amériques.

La demande d’électricité va presque doubler dans les pays non-OCDE. L’activité humaine continue de dépendre d’un approvisionnement fiable en électricité. La demande mondiale d’électricité augmentera de 60% entre 2016 et 2040, grâce à un quasi doublement de la demande d’électricité dans les pays non membres de l’OCDE.

L’électricité d’origine solaire et éolienne augmente d’environ 400%. L’électricité d’origine solaire et éolienne sera de loin l’une des sources d’approvisionnement la plus en expansion avec une croissance d’environ 400%. Leur part combinée dans l’approvisionnement mondial d’électricité va tripler d’ici 2040 contribuant à réduire de plus de 30% l’intensité carbone de l’électricité fournie.

Le gaz naturel élargit son rôle pour répondre à une grande variété de besoins. L’abondance et la polyvalence du gaz naturel en font une source d’énergie d’intérêt pour répondre à une grande variété de besoins tout en aidant la transition mondiale vers des sources d’énergie de moindre intensité carbonique. L’utilisation du gaz naturel va probablement s’accroître plus que toute autre source d’énergie, avec la moitié de cette croissance imputable à la production d’électricité.

Le pétrole joue un rôle de premier plan dans la mobilité et les produits modernes. Plus de voitures électriques et des améliorations dans l’efficacité énergétique dans les moteurs conventionnels vont probablement conduire à un pic dans l’utilisation des combustibles liquides d’ici 2030 pour la flotte mondiale de véhicules légers. Cependant, le pétrole continuera de jouer un rôle de premier plan dans le mix énergétique mondial, le transport commercial et l’industrie chimique tirant sa demande.

La décarbonisation du système énergétique mondiale va s’accélérer. Alors que l’économie mondiale doublera presque d’ici 2040, les gains d’efficacité énergétique et le passage à des sources d’énergie à plus faible intensité de carbone contribueront à une réduction de près de 45% de l’intensité en carbone du PIB mondial. Les émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie devraient atteindre leur maximum d’ici 2040 à environ 10% du niveau de 2016.

 

[1] Agence Internationale de l’énergie, World Energy Outlook, novembre 2018, https://webstore.iea.org/download/summary/190?fileName=French-WEO-2018-ES.pdf

[2] British Petroleum, BP Energy Outlook,  Février 2018, https://www.bp.com/content/dam/bp/en/corporate/pdf/energy-economics/energy-outlook/bp-energy-outlook-2018.pdf

[3] Exxon Mobil, 2018 Outlook for Energy, A View to 2040, https://cdn.exxonmobil.com/~/media/global/files/outlook-for-energy/2018/2018-outlook-for-energy.pdf

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