Mise en œuvre des ODD

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Mise en œuvre des ODD

Une base de données des bonnes pratiques, des exemples de réussite et des leçons tirées

C’est en novembre 2018 que l’UNDESA lance un appel à propositions sur les bonnes pratiques, les réussites et les leçons tirées de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 et des ODD. Elle invitait les gouvernements, les Agences des Nations Unies, les organisations internationales et régionales, la société civile et autres parties prenantes à lui soumettre leurs contributions sur la période allant du 1er novembre 2018 au 28 février 2019.

 

Cette quête s’inscrivait dans le cadre du processus préparatoire du Sommet ODD de 2019. Ce Sommet spécial réunissait, pour la 1ère fois, depuis l’adoption de l’Agenda 2030 4 ans plus tôt, les chefs d’État et de Gouvernement dans le cadre du Forum Politique de Haut Niveau. Il devait dresser le bilan de la mise en œuvre de cet Agenda depuis son adoption, mais surtout préparer la décennie 2020-2030 qui doit être une décennie d’action et de réalisations en faveur du développement durable, si l’on veut atteindre les résultats escomptés pour 2030.

La quête portait sur les réussites inspirantes et les bonnes pratiques pouvant être dupliquées à grande échelle en ce qui concerne la mise en œuvre des ODD. Elle portait aussi sur les lacunes et les contraintes et la façon dont on y a remédié. Il s’agit en même temps de dégager les mesures à prendre pour accélérer les progrès dans la mise en œuvre au cours de cette décennie particulière.

En cette période de relance économique post-Covid-19, les résultats d’une telle quête constituent autant de précieuses ressources pour l’édification d’une reprise durable.

C’est à ce titre que ce numéro du bulletin en donne un bref aperçu, considérant que ces résultats gagneraient à être mis à contribution dans la conception et la mise en œuvre des plans de relance dont les gouvernements et les différentes autres parties prenantes cherchent à se doter.

Près de 700 contributions ont été reçues des différentes catégories d’acteurs, les gouvernements, les organisations internationales, la société civile, le secteur privé, les gouvernements locaux, les universités et bien d’autres parties prenantes.

Voici comment se répartissent par ODD les 509 bonnes pratiques retenues[1] par le comité de sélection inter-agence mis en place pour la circonstance. On notera que la plupart des bonnes pratiques contribuent simultanément à la mise en œuvre de plusieurs ODD.

Les contributeurs se répartissent comme suit par secteur et par région. L’Amérique latine et l’Asie pacifique représentent près de deux tiers des contributions. Le Brésil arrive largement en tête avec 101 bonnes pratiques sur un total actuel de 513

Les thèmes abordés couvrent tout le spectre des 17 ODD. D’après les toutes dernières mises à jour[2] (06-06-2020), c’est à l’ODD 17 (Partenariat pour la réalisation des ODD), avec 211 références, que les bonnes pratiques se sont le plus adressées. Les ODD 4 (Éducation de qualité), 8 (Travail décent et croissance économique), 11 (Villes et Communautés durables et 1 (Pas de pauvreté) suivent de très près avec respectivement 198, 185, 185 et 173 références. Plus spécifiquement, outre les sujets vedettes comme l’éducation, la santé, la lutte contre la pauvreté, le genre, l’énergie, le climat, les politiques locales ou l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, les bonnes pratiques font de la place à des sujets aussi variés que l’art (musique, peinture, cinéma, cuisine…), la culture, la violence autour des mines, la corruption, le travail des enfants, les mères célibataires, l’éducation sexuelle, les migrants et les réfugiés , les aînés et les handicapés. Des sujets aussi proches que possible des préoccupations et des besoins du « vrai monde » et qui font de cette base de données sur les bonnes pratiques en matière de mise en œuvre des ODD une mine d’or pour tous ceux qui s’attèlent ici et là à construire le monde post-COVID-19 sur de nouvelles bases, dont, notamment, celles tracées par l’Agenda 2030 prônant un monde sans pauvreté, un développement inclusif et une planète en santé.

 

Voici à titre indicatif et à travers leurs titres, un aperçu des pratiques figurant dans la base de données[3] :

  • Inclure les enfants handicapés dans et par le sport et le jeu, soumis par Plan International et se déroulant en Guinée;
  • Catalyser des collaborations intersectorielles innovantes pour favoriser l’accès à un traitement antituberculeux adapté aux enfants, d’une organisation philanthropique suisse, TB Alliance;
  • Rendre les villes durables et résilientes: mise en œuvre du cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030 au niveau local, conduit par UN-Habitat pour 25 villes des PED;
  • Le programme FEM-ONUDI de Technologies Propres pour les PME et les Startups de Turquie visant la promotion de l’innovation dans les technologies propres grâce à une approche intersectorielle et multipartite pour construire des écosystèmes d’innovation durables;
  • Modèle participatif de la ville d’Helsinki, visant à «Rendre les villes et les établissements humains inclusifs, sûrs, résilients et durables», soumis par la ville d’Helsinki, Finlande;
  • Régénération naturelle gérée par les agriculteurs (FMNR): une technique pour lutter efficacement contre la pauvreté et la faim par la restauration des terres et de la végétation, soumis pour le Niger par World Vision Australia, une organisation de la Société Civile;
  • Bonnes pratiques pour la réduction des pertes et des gaspillages alimentaires, soumis par Embrapa Food Technology pour plusieurs villes du sud, du Sud-est du centre-ouest du Brésil;
  • “CORRECT OU CORROMPU?”, une application mobile destinée principalement aux adolescents et destinée à sensibiliser à la corruption et aux pots-de-vin, soumis par le Ministère de l’Intérieur d’Autriche pour le monde entier;
  • Réduire la pression sur les zones d’accueil des réfugiés grâce à l’autonomisation économique des jeunes et des femmes: le cas de la région de Kigoma, en Tanzanie, soumis par la municipalité de Guimaraes du Portugal;
  • Développement d’une zone exempte du travail des enfants, proposé par Education International pour une dizaine de pays.

Chacune des différentes pratiques fait l’objet d’une fiche synthétique sur laquelle sont consignées des informations ouvrant des perspectives claires d’appropriation pour une éventuelle duplication. Outre la description relativement détaillée du projet, la fiche précise les ODD et les cibles concernés, de même que les ressources mobilisées.

Le descriptif rappelle le contexte du projet, détaille les objectifs poursuivis et les différentes justifications, précise les intervenants clés et les partenaires mobilisés, traite de la mise en œuvre et des activités conduites, présente les résultats, les extrants et les impacts du projet. Les facteurs favorables et les contraintes rencontrées sont également exposés dans le descriptif, de même que les conditions de duplication du projet. Les dates de début et de fin du projet, la Région, le pays et la zone géographique où il est mis en œuvre, la ou les Organisations responsables ainsi que les noms et contacts téléphoniques de leurs représentants sont autant d’autres informations fournies par le descriptif et permettant à qui le souhaite d’approfondir sa connaissance du projet, pour se mieux l’approprier et s’engager dans sa réplication.

Ces informations, comme indiquées ci-dessus, font de la base de données sur les bonnes pratiques en matière de mise en œuvre des ODD, une référence capitale dans le contexte de la décennie 2020-2030 qui se veut une décennie d’actions et de réalisations en faveur du développement durable.

En cette période de relance multifactorielle post-COVID-10, à la fois sanitaire, économique, financière, sociale, culturelle, sportive ou touristique, cette base de données est une mine d’idées toutes aussi pertinentes les unes que les autres pour tous ceux qui rêvent d’une autre façon de faire, d’un autre vivre ensemble, d’un autre monde, de l’autre côté de cette crise. Leur ambition qui n’est rien de moins que de transformer notre monde est celle portée par l’Agenda 2030 et ses 17 Objectifs globaux qui constituent à ce titre, le cadre, voire la boussole permettant de ramener le monde sur la bonne voie et de « transformer la reprise en une véritable opportunité de bien faire les choses pour l’avenir [4]»

[1] UNDESA, SDG Good Practices, Success Stories and Lessons Learned in SDG Implementation, mars 2020, https://sustainabledevelopment.un.org/content/documents/26019Information_Brief_on_Good_Practices_Mar20.pdf

[2] UNDESA, SDG good practices, juin 2020 ,https://dsdg.maps.arcgis.com/apps/opsdashboard/index.html#/fe3ce6a527e04f329af155fbf1331a02

[3] UNDESA, SDG Goo Practices,  https://sustainabledevelopment.un.org/partnerships/goodpractices

[4] Antonio Guterres, SG ONU, Les objectifs de développement durable: notre cadre pour la récupération du COVID-19, avril 20202, https://www.un.org/sustainabledevelopment/sdgs-framework-for-covid-19-recovery/

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